La préparation des cours en ligne MilleMots me conduit à lire les publications du ministère de l'éducation. Il y a quelques perles, je dirais même quelques pépites...
Nous préparons actuellement les cours et les exercices que vous pourrez vous procurer en ligne avant septembre. Il s'agit pour nous, de permettre à chaque parent d'aider ses enfants à bien apprendre à lire et à écrire. Je souhaite aussi vous aider à soutenir les apprentissages scolaires de votre enfants, grâce à la méthode MilleMots.
La tâche est longue et ardue. Même si j'aimerais pouvoir le faire, je ne pourrai pas être près de chacun et chacune d'entre vous quand vous utiliserez nos supports pédagogiques, ils doivent donc
être simples à utiliser et efficaces.
Afin d'harmoniser nos contenus pédagogiques avec les attendus pour chaque classe, nous lisons toutes les publications du ministère de l'éducation nationale.
Cette tâche nous met parfois les nerfs à rude épreuve. Voyez plutôt cet extrait de "la synthèse des contributions académiques 2015" p10/100:
"Attendus de fin de cycle et repères de progressivité du projet de programme:
L’adaptation et l’allègement des attendus (est notamment cité l’exemple du pronom personnel ayant disparu même pour le CE2) devraient, pour les inspecteurs, permettre aux enseignants de mettre
pleinement en œuvre la logique de compétences en équilibrant davantage le développement des capacités et attitudes avec l’acquisition de connaissances, toujours présentes mais allégées à ce qui
est fondamental."
Après avoir relu ce passage une bonne dizaine de fois, pensant avoir mal compris, j'ai dû me rendre à l'évidence: savoir ce qu'est un "pronom personnel" n'est pas fondamental...
Doit-on comprendre que les enfants apprendront à conjuguer de la façon
suivante?
Verbe chanter , Présent de l'indicatif
"*" chante
"*" chantes
Marie chante
"*" chantons
"*"chantez
Marie et Paul chantent
Un moment, j'ai pensé utiliser "moi" et "toi", mais comme il s'agit de pronoms, j'avoue que je n'ai pas osé...
Je n'arrive même pas à imaginer ce qui a pu passer dans l'esprit de la personne qui a écrit cela. Le pronom est utilisé partout, tout le temps. Certains linguistes le considèrent même comme une flexion du verbe conjugué.
On ne peut pas, dans le même texte mettre l'accent sur la compréhension des textes lus, et faire l'impasse sur les pronoms personnels.
Les pronoms personnels seront au programme des cours Millemots. Je ne crois pas que cela perturbera "le développement des capacités et attitudes" de nos élèves.
Je commence vraiment à en avoir assez, des employés de ministère qui prennent nos enfants pour des incapables. Gageons que leurs enfants savent parfaitement identifier les pronoms, qu'ils
soient personnels ou autres.
Très bon weekend à tous, et beaucoup de prudence sur les routes.
C.A.
Vous trouverez l'intégralité du texte cité en bas de la page ci-dessous:
http://eduscol.education.fr/consultati…/…/ecole-elementaire/
On a tous le souvenir d'un enseignant qui nous a particulièrement marqués, qui nous a apporté plus que des connaissances...
Lors d'un déjeuner entre copines, nous en sommes venues à évoquer nos souvenirs d'école. Chacune d'entre nous avait en mémoire un enseignant particulier, dont la personnalité, la relation à ses élèves ou les méthodes pédagogiques avaient pour toujours, marqué son souvenir.
Pour moi, c'était une prof de math, en sixième, qui m'a "aidée" à canaliser l'énergie que je consacrais à faire le clown en classe, et à la réinvestir dans les études.
Une des personnes présentes s'était découvert une passion pour les chevaux grâce à une sortie organisée par un instituteur. Cet enseignant s'était donné pour mission de montrer le monde extérieur à ses jeunes élèves. Il les emmenait voir le boulanger dans son fournil, le postier devant sont casier de tri ou, ce jour là, un agriculteur dans sa ferme. Elle en a fait son métier.
Même ceux, qui ont de très mauvais souvenirs de leur parcours scolaire, gardent en mémoire un enseignant avec qui c'était différent.
Qu'est-ce qui fait cette différence?
L'investissement personnel, sans doute: les enfants sentent très bien quand on fait des efforts pour eux.
La passion pour l'enseignement, je crois. C'est un état mental particulier qui pousse certains à vouloir à tout prix faire connaître/comprendre des choses aux autres. ( Dans le privé, cela peut être pénible pour l'entourage,)
Une conscience aiguë de l'importance de l'instruction, pour l'avenir des élèves.
Si on n'y croit pas soi-même, il y a peu de chances que nos élèves y croient.
Une grande créativité, parce qu'on doit s'adapter, tout le temps.
Assez de caractère, pour que les enfants comprennent qu'ils ne feront pas la loi, et assez de souplesse, pour instaurer un climat de confiance, propice aux apprentissages.
Mais, diront certains, il faut aimer les enfants!
Évidemment, si on ne supporte pas la présence des enfants, prof, c'est compliqué....
Je crois que, plus que les aimer, il faut bien les connaitre, les comprendre et avoir de la considération pour eux et pour leurs capacités.
(C'est fou le temps que je passe à dire à mes élèves: "je sais que tu es capable d'y arriver" ou alors "mais oui, tu sais, laisse sortir la réponse.")
À ce stade vous vous dites peut-être: "Avec un tel profil, ils ne sont pas légion".
Et pourtant.... nous avons tous en mémoire un prof exceptionnel qui a, pour toujours, marqué notre souvenir.
C.A.
Il me semble avoir entendu, au cours d'un des innombrables débats télévisés ou radiophoniques qu'on a "l'école qu'on mérite".
Je trouve profondément injuste que, ceux qui prononcent ces sornettes, sont ceux qui ont les moyens d'éviter à leurs propres enfants ces écoles "méritées".
Lorsqu'on les entend, tous, on a la sensation que c'est extrêmement compliqué de faire simple. Évidemment, concevoir des programmes, les yeux braqués sur les sondages d'intentions de votes, forcément, ça limite le champ de vision.
Je crois que la bonne question à se poser, quand on pense "programmes scolaires", est:
Quel résultat veut-on obtenir?
Hier soir, un groupe de "spécialistes" quinquagénaires éclairés mais, pas directement concernés, débattaient, au cœur de la nuit de la dernière réforme.
Ils ont convenu, à l'unisson, que nos bacheliers en savaient bien moins en français et en calcul, que les enfants passant leur certificat d'étude voilà 50 ans. "Mais", a immédiatement souligné l'un d'entre eux, "ils en savent infiniment plus dans un tas d'autres domaines."
Je ne suis pas sure, qu'il faille imputer ces connaissances à l'école.
La démocratisation de la connaissance, liée au numérique, permet d'accéder à des domaines, autrefois réservés à des spécialistes. Ces connaissances sont présentées de façon accessible au grand public.
Que je sache, les écoliers ne passent pas leurs heures de classe devant un écran d'ordinateur. Donc, ils apprennent 80% de ce qu'ils savent hors temps scolaire.
Je connais une petite fille de cm1 qui étudie, en ce moment, les phases de la lune... bien! Je ne suis pas sure que d'ici à la fin du cm2, elle apprendra à calculer la longueur d'un cercle, qu'elle comprendra la notion d'axe, ni qu'elle aura la moindre idée de ce qu'est le "degré" qui mesure l'inclinaison des planètes et, accessoirement, les angles de nos figures géométriques.
Je crois qu'on met la charrue avant les bœufs. Et cela nuit à nos enfants.
Ces derniers jours, en entendant tous ces "spécialistes" s'écharper, sur le contenu de la réforme, latin pas latin, transdisciplinarité, islam, croisades.... j'en passe et des meilleures, je me suis demandé comment, on pouvait être à des postes de décision en ayant une vision aussi étriquée de la connaissance et, de ce qui est nécessaire pour l'acquérir?
À mon sens, l'école idéale serait organisée comme suit:
L'école maternelle permet à tous les enfants d'avoir un bon niveau en français oral, un vocabulaire riche.
Les activités manuelles et les jeux sont là pour aider au développement de toutes les fonctions cognitives, nécessaires pour aborder les enseignements fondamentaux et à développer la psychomotricité.
Un soin particulier est apporté au comportement social des enfants: respect des autres et des enseignants.
L'école primaire permet, à tous les enfants, d'apprendre à très bien lire, écrire et calculer. Ces enseignements sont la priorité. Des
enseignants spécialisés sont présents dans chaque établissement pour prendre en charge les enfants, dès que des difficultés dans l'apprentissage des savoirs fondamentaux sont repérées.Je sais
d'expérience que, sauf pathologie, les problèmes seraient réglés en quelques semaines.
Le collège permet à tous les enfants, d'avoir un bon niveau de culture générale et un raisonnement structuré en entrant en seconde. Comme il n'y a plus d'illettrisme, et que les notions d'arithmétique sont maîtrisées, les enseignants se consacrent à leur principale mission: enrichir l'esprit des enfants.
Au lycée, tous les enfants apprennent à maitriser les outils nécessaires à la poursuite d'études supérieures, qu'il s'agisse d'études professionnelles ou académiques.
Vous voulez revaloriser l'apprentissage? Exigez des mains agiles et des têtes bien faites ! Qui a décidé qu'un boulanger ou un électricien n'avait pas besoin de connaissances en littérature, en maths, en chimie ou en philo?
Enfin, en ce qui concerne les langues étrangères, dans mon école idéale, on apprend l'anglais à partir de la petite section de maternelle. Une heure chaque jour, au contact d'un anglophone de naissance, que ce soit un étudiant Erasmus ou un retraité britannique. Demander à des institutrices, à l'accent approximatif, d'enseigner une langue étrangère à de jeunes enfants est une aberration.
L'apprentissage de l'écrit ne commencera qu'en 6ème, en même temps que l'oral de la seconde langue, les modalités sont les mêmes que pour la première langue, l'écrit étant introduit en 5ème.
Je viens de résoudre le problème de "l'élitisme" des classes bi langues: elles le seraient toutes!
Je rêve ? Sans doute ! Mais admettez qu'un peu de bon sens, dans le monde de l'éducation ne ferait de tort à personne!
Qu'en pensez-vous?
C.A.