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Qu'est-ce qu'un trouble DYS ?

 

 

 

Qu’est-ce donc qu’être dys ?

 

 

 

 

 

Bonjour,

 

 

 

Certains d’entre vous savent que je suis psycholinguiste et enseignante. Comme on me pose très souvent les mêmes questions, je vais essayer d’y répondre au cours de brèves vidéos, que j’essayerai de poster régulièrement.

 

 

 

 La première question que je vais aborder n’est pas la plus simple :

 

C’est quoi un trouble « dys » .

 

 

 

Tout le monde utilise ce mot mais au fond, c’est juste une façon de dire : trouble de l’apprentissage. Convenez que c’est comme dire « la voiture est en panne », c’est un peu vague.

 

 

 

On a l’impression qu’il y a énormément de troubles dys, mais en fait, pas tant que cela. Nous avons cette impression parce qu’ils peuvent toucher plusieurs fonctions et à des degrés très divers. On parle alors de galaxie dys.

 

 

 

Commençons par dire ce que n’est pas un trouble dys :

 

Un trouble dys n’est pas un trouble de l’intelligence, bien qu’il s’agisse d’un trouble neurologique.

 

Il ne touche pas les fonctions cognitives, mais ce qu’on appelle les fonctions exécutives.

 

 

 

Qu’est-ce qu’une fonction exécutive ? Difficile à expliquer en quelques mots, aussi je vais plutôt vous raconter ce qu’elles font :

 

 

 

La première (la stratégie) nous permet de choisir les moyens appropriés pour réaliser une tâche

 

Une autre « La planification » de planifier les étapes de les organiser pour que notre stratégie soit efficace …

 

 

 

 Voilà pour les 2 premières : choisir des moyens d’agir et les organiser

 

 

 

Une troisième, l’attention,  nous permet de maintenir le plan qu’on a conçu, activé dans notre cerveau, jusqu’à sa complète réalisation.

 

 

 

Une autre, qu’on appelle flexibilité mentale nous permet d’adapter notre stratégie en temps réel à des évènements extérieurs, pour que malgré un évènement ou fait nouveau, notre stratégie aboutisse.

 

 

 

Enfin, l’inhibition, est la capacité à résister à des interférences et à bloquer des comportements qui pourraient nuire à la stratégie qu’on est en train de mener à son terme.

 

 

 

Chez un enfant dys, une ou plusieurs de ces fonctions peuvent être affectées.

 

Quelle en est la cause ? La génétique sans doute …

 

 

 

Le problème quand on décrit les fonctions exécutives, c’est qu’on a l’illusion, qu’il s’agit de fonctions qu’on pourrait compenser par des actions volontaires. Qui n’a jamais dit à son enfant : Concentre-toi ! ?

 

 

 

Or, c’est faux ! Toutes ces tâches que j’ai mis près de 2 minutes à vous décrire, elles doivent, pour être efficaces, s’opérer dans le cerveau en quelques millièmes de seconde. Notre mémoire de travail est incapable de maintenir les informations en cours de traitement plus de quelques secondes, et une activité à traiter chasse l’autre.

 

 

 

Personne n’a le temps de se dire :

 

 

 

« Je vais balayer la ligne des yeux de gauche à droite en repérant, (sur les 3 lettres que je vois clairement, pendant 3 dixièmes de seconde) quelle paire va me permettre de reconnaitre le mot, puis je me connecterai à mon lexique pour le comprendre, et je recommencerai avec le mot suivant … »

 

Le simple fait de penser une telle chose, mobiliserait notre attention et nous empêcherait de le faire.

 

 

 

Donc, pour accomplir n’importe quelle tâche vous, moi, tous, nous combinons de façon presque instantanée des centaines de micro-tâches, qui elles-mêmes résultent de connexions entre des neurones particuliers à chaque tâche, situés dans des zones bien précises.

 

 

 

Qu’une zone soit un peu différente, placée ailleurs moins dense en nombre de neurone et notre cerveau doit trouver un autre moyen de réaliser la même tâche.

 

 

 

Si on y réfléchit : il y a des milliers d’occasions pour que ça se passe mal.

 

Il devrait y avoir bien plus de personnes dys.

 

 

 

Mais le cerveau est une machine extraordinaire, qui s’adapte pour parvenir à faire ce pour quoi il est programmé. Quand les atteintes neurologiques sont mineures, on ne s’en aperçoit presque pas, surtout si un travail précoce, permet au cerveau de fabriquer de nouvelles voies qui contournent le problème.

 

 

 

D’autres fois, il faut des années de prise en charge pour mettre en place des stratégies de contournement efficaces, et jamais on n’arrive à juguler complètement le problème.

 

 

 

Les troubles dys sont souvent repérés à l’école, parce que c’est là que les enfants doivent réaliser les premières tâches complexes, avec une mesure du résultat. Lire, écrire, dessiner, se tenir immobile, empiler des objets les nommer …. C’est en cela qu’ils sont des troubles de l’apprentissage.

 

 

 

Même si c’est compliqué d’être dys, et d’être parent de dys, même s’ils doivent s’accrocher et se bagarrer plus que les autres, quand je rencontre un nouvel élève l’image que j’ai en tête c’est celle du vilain petit canard qui finira par se transformer en cygne.

 

 

 

 

 

Dans de prochaines capsules je vous parlerai des principaux types de troubles dys :

 

La dyslexie, la dyscalculie, la dyspraxie, la dysphasie et l’hyperactivité avec ou sans trouble de l’attention.

 

 

 

Merci de votre attention et à bientôt

 

 

 

 

 

 

 

 

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