Oser se tromper pour apprendre mieux.

Oser se tromper pour apprendre mieux.

Enseigner est un échange

Chaque année, je vois défiler quelques centaines d'étudiants. On ne peux pas dire que ce soient les élèves les plus disciplinés, mais ce qui me pose un vrai problème, c'est leur crainte de donner une mauvaise réponse à mes questions.

 

Le mur du silence

Quand je pose une question, très peu d'étudiants essayent de répondre. Souvent, je me dis que la faculté qui me serait vraiment utile, serait d'être télépathe. En attendant, je suis obligée de deviner qui, parmi eux, a besoin d'aide.

 

Se tromper pour comprendre

Pourtant je leur explique chaque année que le cerveau est ainsi fait : on apprend par essai/erreur. Ce qui risque de mener à l'échec, ce n'est pas de se tromper, c'est d'avoir tellement peur de le faire qu'on n'essaye même pas.

Tout le monde peut se tromper, tout apprenant doit se tromper.

C'est bien plus simple avec mes élèves en cours particulier. D'abord, il n'y a pas la crainte du jugement des autres. Ensuite, un lien de confiance s'établit, et l'enfant admet que se tromper fait partie du processus d'apprentissage.

 

On se trompe, on comprend pourquoi on s'est trompé, on recommence,

on ne se trompe plus.


Une "erreur" n'est pas une "faute"

 

 

Difficile de faire la différence entre ces deux mots. Pourtant, il serait bon de ne pas utiliser le mot "faute" à tort et à travers.

Le mot "Faute" est associé, dans notre inconscient collectif à l'idée "d'intention". Or, personne ne se trompe exprès.

Je ne dis pas que c'est bien de se tromper, mais que c'est un passage obligé  vers la réussite finale.

 

Je suis tout particulièrement agacée, quand j'observe les rires ou les regards moqueurs, de l'élève, bien à l'abri dans son silence, observant son camarade, plus courageux que lui, donner une réponse erronée. J'aimerais pouvoir lui dire : "Rira bien qui rira le dernier ."

Se tromper ne   signifie pas :     "je suis nul"

La plupart du temps, quand il commet une erreur, l'enfant a l'impression d'être nul. L'effet est d'autant plus dévastateur qu'il manque de confiance en lui.

Faire comprendre aux enfants qu'ils ne sont pas leurs erreurs, mais qu'il s'agit juste d'une étape normale dans le processus d'apprentissage, c'est leur donner les clés de leur réussite future.

La confiance en soi se construit depuis le plus jeune âge dans le regard de ceux qui nous aiment.

Des expressions maladroites comme "je vais le faire, c'est trop difficile" ont vite fait d'être interprétées par l'enfant comme un manque de confiance en ses capacités.

Laissez-le essayer, se tromper et valorisez le fait qu'il ait essayé !

Seul, celui qui n' apprend rien, ne se trompe jamais.

En cours particulier, j'entends souvent la phrase suivante :"Mais lui, c'est pas pareil, il a toujours tout bon."

Tous les enfants se comparent, instinctivement, les uns aux autres. L'humain a le sens de la compétition, et c'est une bonne chose, car c'est ce qui lui a permis de passer de la caverne à la domotique.

À l'école, on se jauge, on se compare ... Si on n'explique pas aux enfants, que ce qui compte c'est de progresser, quel que soit son point de départ, et son rythme, ils ne le comprendront pas d'eux-mêmes.

Cela ne signifie pas qu'on doive être moins ambitieux quant au résultat final. Vous en doutez ? Relisez donc "le lièvre et de la tortue" !


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