Rien n'est moins simple pour un parent, que de savoir quand il faut aider ou faire aider son enfant pendant son travail scolaire et quand il faut laisser le temps faire son œuvre.
Selon que vous soyez d'un naturel anxieux ou confiant, votre vision des performances de votre enfant se trouve biaisée.
Il m'arrive, même si c'est rare, d'être contactée par des parents dont les enfants n'ont pas de réel problème et qui paniquent pour une chute des notes ponctuelle. Dans ces cas là, un bilan et quelques indications sur ce qu'il convient de revoir est largement suffisant.
Ce qui est le plus fréquent, ce sont des parents qui me contactent parce que leur enfant est au bord du décrochage scolaire, dégouté par des résultats catastrophiques dans plusieurs matières, il cesse tout effort.
L'entrée en 6ème doit être préparée.
Ces enfants qui décrochent sont en général en 6ème. Ils sont entrés au collège cahin-caha. Leurs notes étaient dans la moyenne basse, et leur dernier carnet disait qu'ils allaient devoir fournir des efforts s'ils voulaient réussir leur entrée au collège.
Pour éviter l'effondrement, il aurait fallu intervenir au plus tard, au début du CM2.
L'apprentissage est une progression, des lacunes accumulées rendent de plus en plus difficile l'acquisition de nouvelles connaissances.
Pour moi, un enfant en 6ème en échec à l'écrit, c'est la pire des situations. Il doit s'adapter à une nouvelle façon d'étudier, un nouvel environnement. il a du travail à la maison le soir,
ce qui lui prend des heures parce qu'il a du mal à lire ou/et à écrire. Pour couronner le tout, les mauvaises notes pleuvent, stressant les parents.
Vous l'avez compris, il faut à tout prix éviter cette situation.
La bonne stratégie est indolore pour l'enfant.
Si vous avez lu l'article précédent (c'est ici) vous savez ce qu'on peut attendre d'un enfant au niveau de la production écrite du CP au CM2.
Vous avez fait le test correspondant à son niveau, reste à savoir s'il faut faire quelque chose, tout de suite, plus tard ou jamais.
Mon expérience m'a démontré que l'aide apportée tôt est plus efficace, plus rapidement. En effet, il est deux matières où les lacunes ne pardonnent pas : le calcul et l'orthographe.
Si certaines notions n'ont pas été intégrées, le raisonnement dans ces deux disciplines étant une construction, il devient de plus en plus compliqué d'apprendre la suite.
Dans l'apprentissage de l'écrit, ne laissez pas l'à-peu-près s'installer.
Un enseignement organisé par cycles
Vous avez remarqué que l'enseignement est aujourd'hui organisé par cycles (CP.CE1.CE2/CM1/CM2/6ème). C'est une bonne idée parce que tous les enfants n'évoluent pas à la même vitesse, mais cela a un effet pervers : laisser croire au parents que les notions peuvent toutes, être acquises à la fin de chaque cycle. Si vous y réfléchissez une minute, vous vous rendez compte que c'est absurde.
Avec une bonne méthode, vous pouvez aider votre enfant à passer les caps difficiles pendant tout le primaire, même si vous n'êtes pas enseignant. Cela vous demandera peut-être une petite remise à niveau, mais cela vaut vraiment la peine de s'investir. Si vous n'avez vraiment pas le temps, faites appel à un professionnel qualifié, il vaut mieux quelques heures de cours particuliers en début de CM1, que de vivre la situation que je décris plus haut.
Ne laissez pas perdurer le problème au delà du CM1
Laissez-vous du temps pour permettre à votre enfant de consolider ses connaissances. L'écrit n'est pas une matière dans laquelle on sait, et puis on oublie, tout au moins, si elle est correctement enseignée.
Je ne vois mes plus jeunes élèves que toutes les deux semaines. Nous faisons un travail de fond, nous n'avons pas besoin de travailler dans l'urgence. Nos séances sont un plaisir, pour eux et
pour moi. Je vois qu'ils progressent, ils savent que nous allons revoir tout ce qui leur a posé problème. Les parents sont détendus, ne mettent pas de pression sur leurs enfants et cela change
tout.
Un peu de vigilance pour éviter une catastrophe.
Vous l'avez compris, inutile de sonner le tocsin pour une baisse ponctuelle des performances de votre enfant. La fatigue, une perturbation dans ses relations amicales ou familiales peuvent en être à l'origine.
Par contre, si votre enfant est toujours "limite" en ce qui concerne les résultats scolaires en orthographe et en mathématiques, plus vous interviendrez tôt, plus il sera simple de l'aider.
Enfin, l'entrée en CM1 est la limite pour intervenir de façon efficace et indolore pour l'enfant. Plus tard, un professionnel compétent pourra sûrement aider votre enfant, mais le coût financier et le stress, pour vous, comme pour votre enfant seront bien plus importants.
Si vous avez eu de réflexe d'intervenir tôt, ou si au contraire vous avez dû mettre en place un soutien scolaire en catastrophe, n'hésitez pas à nous laisser vos témoignages en utilisant la rubrique commentaires. Votre expérience est précieuse pour tous les parents !
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