On peut se demander pourquoi, le niveau d'orthographe semble s’effondrer dès l'entrée au collège.
Je ne crois pas que les écoliers, choqués par le changement d'établissement, la perte de leurs camarades de primaire, ventilés dans plusieurs classes, parfois même, plusieurs établissements, en perdent leur latin.. pardon, leur français.
Je ne crois pas non plus, que deux mois d'été passés à "texto-ter" frénétiquement soient suffisants, pour leur faire oublier 5 ans d'enseignement.
Je pense que la réalité est bien plus simple. Ils n'en savent pas moins en début de sixième, qu'en fin de CM2.
Ce qui fait toute la différence, c'est qu'au collège, ils sont sensés mettre en application ce qu'ils ont appris en primaire. Il ne s'agit plus de remplir les pointillés avec les mots du jour, en
prenant tout leur temps, sous le regard bienveillant de leur institutrice.
Dès l'entrée au collège, on est dans le concret.
L'enseignant s'attend à ce que les élèves prennent sous la dictée un minimum de phrases simples. Les cahiers ne sont pas corrigés chaque jour, sauf si les parents s'en occupent
eux-mêmes.
Le résultat est immédiat, des enfants moyens, qui suivaient à peu près en primaire, se retrouvent en perdition. Ils sont trop lents pour écrire les cours.
J'ai vu, chez certains de mes élèves, des cours dont un bon tiers était constitué d'espaces, de ratures, de mots tronqués ou illisibles. De plus, prendre des notes occupe toute leur attention. Ils ne peuvent pas combler les trous après les cours, parce qu'ils n'ont qu'un vague souvenir de ce que racontait le prof.
Bien sûr, il reste la possibilité de mettre les notes prises, en commun avec celles de ses camarades, en espérant que chacun aura les pièces du puzzle qui manquent. Dans ces conditions, apprendre
devient très compliqué.
En ce qui concerne l'écrit, il existe deux solutions: monter l'exigence en primaire, ou, adapter le collège aux compétences des enfants qui y entrent. Il semblerait que ce soit cette dernière solution qui va l'emporter.
Ce qui ne va pas changer, c'est le niveau d'exigence des grandes écoles. Les frais d'inscription aux concours sont une manne financière pour ces établissements. Bac en poche, tous les enfants
auront le droit de postuler, de passer les concours d'admission. Combien seront pris? De moins en moins, parmi ceux issus de ce qu'on appelait autrefois la communale.
Une bonne nouvelle toutefois. Bientôt, les enfants qui auront un très bon niveau à l'écrit, seront perçus comme les "Phœnix des hôtes de nos universités", et ce, pour deux
raisons:
- Capables de prendre leurs cours en notes, tout en prêtant l'oreille au discours du prof, il y a fort à parier que le collège et le lycée se passent bien. Ils auront leur bac, haut la
main.
- Capables de lire rapidement, et d'écrire de façon lisible, ils se feront immanquablement remarquer au cours de leurs études supérieures.
(Vous n'imaginez pas le sentiment de joie qui nous envahit, lorsqu'on corrige une copie qui ne requière pas un talent de cryptologue, pour être comprise.)
Chers parents, vous souhaitez que vos enfants aient de bonnes cartes à jouer dans l'avenir? Aidez-les à progresser en français écrit. Ce qui est rare est toujours valorisé!
Pensez-y!
C.A.
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Charlotte (mardi, 15 septembre 2015 13:20)
Bonjour,
Je suis d'accord avec vous sur l'importance de l'orthographe dans le monde du travail de demain pour nos enfants.
Avez-vous des astuces à nous donner pour aider nos enfants?
Belle journée
Charlotte
Chris (vendredi, 25 septembre 2015 12:32)
Merci Charlotte,
Selon mon expérience, les enfants qui ont un vocabulaire riche ont plus de facilités lors de l'apprentissage de l'écrit.
Dès tout petit, il ne faut pas hésiter à "jouer" avec les mots. C'est pour cela que dans la méthode écrite que je propose, il y a de nombreux jeux à faire en famille, pour le plus grand bénéfice de tout le monde.
C.A